Voir un ami qui part,
Qui s’en va pour toujours
Sans s’arrêter aux gares,
Aux gares ni aux carrefours.
Voir un ami partir
Sans pouvoir retenir
Sa vie jusqu’å demain
Sans pouvait s’accrocher
Aux lignes de sa nain.
Ne pouvoir rien crier
A ses yeux qui se perdent
Ne pouvoir que pleurer
En frôlant son corps raide
Avez des doigts troublés
Et un cœur révolté.
Ne pouvoir qu’espérer
Revoir, après la mort
Son sourire plein d’été
Et l’espérer si fort,
Et espérer le croire ;
Vouloir garder l’espoir,
Vouloir ã s’en faire mal,
A en devenir pâle
A en devenir fort,
A en vaincre la mort.
Voir un ami revenir
Revenir pour toujours
Le voir vite courir
Les bras ouverts au jour,
Défait de toute croix,
Les bras tendus vers moi
Comme vers l’avenir
Voir un ami revenir.