Les ponts

Sur des ponts de papier

Nous prolongeons la vie

Du flot noir sous nos pieds

Du ténébreux lavis

S’exhale un gaz amer

Qui parfois nous dérive

Sensation éphémère :

Il y a 1’autre rive.

Les ponts dans une vie

Sont plus nombreux qu’on croit

Souvent ils nous dévient

Loin du fleuve de croix

Ils sont de feu, de glace

Et pourtant, ils atteignent

La galerie des grâces

Où coulent des fontaines

Mais, peut-on ignorer

Tous ces ponts de papier

Se teintant mordoré

Sous le poids de nos pieds

Et que même à genoux

La nuit d’encre et ses sables

Fait sombrer avec nous

En son cœur insondable.

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