Il y a le stress qui sacrifie, celui qui vous fait faire n’importe quoi, n’importe comment. Celui qui vous envahit et vous met la figure en accent grave ou circonflexe et vous convulse le corps. Il est le maître à bord et vous fait chavirer dans les profondeurs d’une mer de pétrole et emporte avec vous toutes les embarcations des environs, à commencer par les chaloupes et les barquettes.
Il y a le stress qui sauve, celui qui vous concentre. Il est fort silencieux et se dissimule derrière un visage en accent aigu de circonstance. Il vous fait prendre la bonne décision au bon moment. Il vous pousse mais vous laisse le contrôle et vous permet de tenir la barre avec efficacité et de tenir le cap. Chaloupes et barquettes naviguent sur l’horizon avec la houle sans jamais se retourner.
Il y a le stress pour tout pour rien c’est le même. Il fait le grand écart. Impossible de lui échapper.
Il y a le stress ponctuel. Il fait le poirier mais tient rarement la posture dans la durée.
Si vous vous êtes construit avec et que vous l’avez intégré comme un membre de votre corps, peut-être ne le voyez vous plus, peut-être ne le sentez-vous plus, peut-être même que sa voix nasillarde familière à laquelle vous obéissez naturellement vous tient compagnie. Vous ignorez qu’elle la joue fine et vous empêche. Vous êtes aveugle à son pouvoir malveillant et vous ne vous étonnez pas qu’autour de vous ne virevoltent que des papillons noirs.
On a beau vous faire la preuve du contraire et vous montrer les espèces les plus remarquablement esthétiques, vous zappez pour vite retourner à ceux que vous avez l’habitude de voir, ceux qui sont dignes de votre attention. D’un haussement d’épaule, vous chasser les insectes ailés jaune or à point noir, les dentelés bleus, les nacrés si fragiles et les rouges et roses avec une grosse trompe. Les papillons noirs sont ceux que vous voulez voir et que nul ne s’avise à perturber votre champ visuel. Il sera traité de léger pour le moins.
Comment vous accompagner hors de ce cercle opaque à l’intérieur duquel vous vous emprisonnez et dans lequel vous essayez de nous entrainer sans vous rendre compte qu’il nous ennuie, nous fait pâlir, nous fait horreur ? Voulez vous vraiment tourner en rond jusqu’à la mort, courir en rond après des papillons de nuit noirs et inquiétants ?