C’est un gangster, ce n’est pas un père !
Il a fessé son fils d’à peu près quatre ans qui se réfugiait dans le tissu sans plis, hélas, de la robe couleur crème de sa maman pâle. Il lui avait dit de ne pas courir dans le magasin, qu’on ne le chercherait pas et qu’il se perdrait et bon débarras. On ne court pas entre les rayons des vêtements, on ne s’amuse pas, on ne bouge pas. Il a reçu la fessée du père agacé de ne pas être écouté, furieux qu’on ne lui obéisse pas. C’est la mère qui est responsable. Elle lui passe tout, elle le gâte. Il le dit assez fort pour couvrir les pleurs du petit. Je fixe cet homme avec sa moustache et ses petits yeux noirs, sa chemise à carreaux rouges et bleus et son air qui simule la satisfaction. Je le regarde et il le sait. Mon jugement lui importe peu sans doute. Sa femme baisse la tête. Je la lève à sa place. Je ne connais rien d’eux. De quoi est-ce que je me mêle sans même m’en mêler.