La fugue

Le frisson de la fugue

Je l’ai eu et m’en targue

Il m’a entrainé loin de mon enclos natal

Il m’a entraîné vers de nébuleux dédales

Où était le clairon qui devait me guider ?

A tâtons j’avançais sans oser regarder

La trace informelle de mon vagabondage

J’avançais fièrement j’avançais avec rage

Empruntant maints chemins disposés

A me raccompagner dans mon trop vert foyer

Je les quittais, certain d’enfin trouver celui

Qui depuis tant d’années

Me traversait l’esprit

Engagé là, au creux d’une illutions parfaite

De loin, je le voyais, j’avais le cœur en fête

Je volais, éperdu comme une libellule

Comme un coquelicot sans son fin pédoncule

Je volais emporté par un vent fallacieux

Et puis, le souffle court, je perdis tous mes feux

Et m’écrasais à terre en quelques brunes taches

Se laisser emporter quand on est qu’une vache

Par des courants contraires au fond de douces sphères

Où ne peut se mouvoir aucun des mammifères

C’est la chute assurée sur le sol granitique

C’est le choc meurtrier des espoirs chimériques

Contre le plancher des réalités massives

Loin de l’enclos natal, on ne peut que se perdre

Et crever en définitive.

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