A VINCENT WILLEM (série 1983)

Ce soir-là, sous la lumière d’un champ d’hélianthes

Un lambeau d’ombre errant couvrait la terre ondée

D’un gris mauve incisif pris dans ses chairs béantes

Le ciel en fièvre happait les chaumes ensorcelés

Et le vol turbulent de leurs maigres corbeaux.

Les tourbillons marins tourmentaient sans cesse

Les feuillus en flamme qui hérissaient la nuit.

Mais la lune exaltée se blessait dans l’ivresse

Aux flèches des églises imposantes d’ennui

Laissant rouler dans l’air les rubis les plus beaux.

Ce soir-là, sous la lumière d’un champ d’hélianthes

Un lambeau d’ombre errant couvrait la terre ondée

D’un gris mauve incisif pris dans ses chairs béantes

Puis l’ombre disparut au pied d’un grand cyprès

Un homme était couché sur la mousse hérissée

Sa tête enracinée dans la terre brûlée

Laissant son front nu, une boucle sauvage

S’élevait furieuse le long des verts feuillages

Elle grilla l’œil curieux d’un cyclone qui savait

Van Gogh peint par la mort jamais ne s’éteindrait.

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